Je voudrais souligner ici toute l’importance des mots, de leur donner leur vrai sens, et de les utiliser comme tel. C’est l’importance de ce que nous exprimons et la possibilité de parler par le langage comme d’exprimer aussi les mots par l’écriture. Ceci est un don divin. Même si parler nous parait banal, en tant que don divin, la parole peut avoir de grands pouvoirs. Les mots que nous disons peuvent créer, comme ils peuvent détruire. C’est une chose dont il faut avoir conscience, de l’importance de ce que nous faisons sortir de notre bouche. La chute et la perversité du monde se trouvent aussi là. Remettre cela en ordre dans nos existences peut avoir un impact sur la conscience de l’humanité à partir du moment où votre expression procède du vrai, et non de la peur, de l’avidité ou toute autre déformation de la conscience.
Mais il faut savoir aussi que trouver le Bien, la Vérité qui changera tout sur cette terre et dans l’univers, ce jour n’est pas encore là. Et il n’est pas gagné.
Y arrivons-nous déjà pour nous-même ? Car si je vous ai proposé dans une entrée précédente une semaine d’observation sur votre nature, certains passent toute leur vie à essayer de comprendre ne serait-ce qu’une partie de ce que nous faisons là. Et si j’ai dit que personne ne peut le faire pour vous, même le Ciel ne peut aller contre votre nature. Donc n’hésitez pas à y mettre toute l’énergie dont vous disposez. Le sentiment d’urgence à changer tout cela, toute votre nature, vous rendra prêt à ce travail.
Et je reviens sur ce point essentiel, cause du désordre intérieur. C’est le fait que notre pensée, nos actes, et notre parole ne sont pas en unité. Or, c’est cette absence d’unité qui crée toute la confusion et l’activité mentale stérile qui occupe la plupart du temps notre esprit. Il y a là une forme de mensonge. Si ce n’est pas encore toucher à la vérité, c’est au moins être en unité et cohérent avec soi-même. Car lorsqu’on fait ce qu’on dit, et qu’on dit ce qu’on pense, il n’y a pas de temps entre l’idée et l’action, les deux sont simultanées, nous sommes en accord avec nous-même. Néanmoins, cela ne présume pas de notre justesse. Car la pensée n’est pas toujours le reflet du juste, et l’identification peut subsister. On est juste soi-même, ce qui est déjà un premier pas pour se découvrir, mais aussi la condition première à cette découverte.
Dans la réalité, toute l’idée que nous avons de nous-même et du monde n’est qu’une histoire que l’on se raconte, histoire dont une grande part est collective. La conscience humaine se comporte comme si elle était de nature schizophrène. La plupart du temps, ce que nous voyons et reconnaissons du monde et de soi n’en est que le reflet construit de toute pièce sur le miroir de la sphère réflectrice. La différence avec l’enfant, c’est que son rêve et son imagination ne sont pas fixés et restent très malléables, alors que plus nous avançons en âge et plus tout cela se fige, si nous ne faisons rien pour y remédier. Ce qu’on appelle l’éveil du Bouddha, c’est l’effondrement de toute cette structure qui laisse l’esprit vide du soi et de toute forme d’image. C’est pour cela que les bouddhistes disent que le soi n’existe pas.
Dieu m’avait montré un jour que c’était la même force créatrice à travers tout l’univers qui engendrait les galaxies, qui passait par l’acte de procréation des espèces, qui générait le développement du fœtus chez la femme, qui faisait pousser les feuilles des arbres et bien d’autres choses encore. Il avait appelé cela « le mystère » (cf. « récit des rencontres christiques » p.99). Cette même force sublimée dans l’homme peut engendrer la vie éternelle. On peut penser que l’humanité adamique, en se coupant de Dieu, a perdu en même temps l’alignement nécessaire à cette sublimation. D’un point de vue spirituel, c’est bien ce qu’il nous faut retrouver.